L’évènement traumatique peut laisser une empreinte des informations trop puissante dans le système limbique (ensemble de structures corticales et sous-corticales contrôlant en particulier les processus émotionnels). Ces informations ne peuvent pas être transférées vers le cortex frontal où elles seraient analysées de manière plus objective. Le souvenir douloureux peut alors survenir à n’importe quel moment à la conscience du patient.

Déverrouiller les données pénibles du patient

Pour rétablir le passage vers le cortex frontal, il faudrait déverrouiller les données pénibles en diminuant l’activité du système limbique. Les techniques psychothérapeutiques précédemment énoncées (IMO/ EMDR/ Stimulations type taping etc…) permettrait d’y contribuer en focalisant l’attention du patient. L’évènement est alors mis en perspective, il est verbalisé, et perd de sa connotation traumatique. (Pagani et al., 2012)

Pour comprendre ces mécanismes, des hypothèses ont été proposées : la réaction d’ « incorporation » pendant la séance s’apparenterait à une détente (due à l’activation du système parasympathique) et inhiberait la réaction anxiogène générée par le souvenir cible.

Certaines manifestations physiologiques spécifiques semblent être en lien avec les mouvements des yeux pendant les sessions de traitement EMDR (Elofsson et al., 2008). Le parallèle avec ce qui se passe durant les phases de sommeil à mouvements oculaires rapides (Rapid Eyes Movement, REM) a très tôt été envisagé et reste une piste de compréhension intéressante.

Enfin, l’état actuel des recherches ne nous permet pas de conclure précisément sur la nature  des processus activés, ni sur les fondements neuro-émotionnels mis en œuvre lors de l’utilisation de ces méthodes.

Néanmoins, sur le plan clinique, il est intéressant de constater, que la cicatrisation s’avère rapide, comme si ces techniques libéraient le patient du poids des émotions négatives liées à l’évènement ; comme si le patient pouvait enfin s’ouvrir à des perceptions plus positives de l’expérience traumatique vécue, en débloquant et en envisageant d’autres angles de vue davantage appropriés pour avance