Durant cette période de confinement, nombreux sont ceux qui m’ont rapporté ce besoin de manger davantage et pas toujours des nourritures très saines. A ce propos les blagues sur les réseaux sociaux abondent sur le thème des kilos pris durant le confinement.

Pourquoi a-t-on plus faim en confinement ?

Tout se passe comme si aujourd’hui il fallait accompagner son quotidien des 3P (pain/ pâtes/ patates). Parfois l’acte de manger devient même compulsif. Comment expliquer cette tendance ?
Certaines études montrent que les situations qui engendrent un stress créent un besoin de glucides que l’on trouve généralement dans les pâtes, les pommes de terre ou les pâtisseries.

Un chercheur en psychologie, Rob Markus (2000), a induit un stress chez des participants en leur demandant de résoudre des opérations mentales complexes dans un milieu sonore inconfortable et fatiguant, et ce, dans 2 situations différentes :

  • Dans la première, il leur proposait de se nourrir grâce à un repas riche en protéines et pauvre en glucides (viandes…)
  • Dans la deuxième, il leur proposait au contraire un repas riche en glucides (féculents).
    Il a constaté que plus les sujets de son expérience étaient stressés, plus ils trouvaient de l’apaisement dans un repas à base de féculents. Ces aliments préservaient en effet, une humeur à peu près stable et leur permettaient de mieux gérer la tension.

Se nourrir d’aliments gras et sucrés

Physiologiquement parlant, il semble que lors de situations anxiogènes, des molécules nommées glucocorticoïdes sont libérées dans notre corps et notre cerveau. Elles engendrent à la fois une sensation d’angoisse et une envie de se nourrir d’aliments gras et sucrés.
Le stockage de ces aliments dans l’organisme réduirait la concentration d’une molécule du stress (la corticotropine) au niveau de l’hypothalamus (structure du cerveau).
Nous reproduisons face au danger, un comportement instinctif bien ancré chez nos ancêtres qui s’alimentaient le plus rapidement possible de nourritures riches pour pouvoir combattre l’ennemi avec les meilleures réserves énergétiques possibles.

Aujourd’hui, face à la situation que nous vivons et qui comprend beaucoup d’incertitudes, le nouveau coronavirus est désigné par nombreux dirigeants politiques comme l’ennemi invisible, le réflexe fonctionne toujours, l’organisme commande la prise de glucides par l’intermédiaire de la pizza ou du burger-frites-mayo.

A propos de Roseline Bueder

Entre deux consultations, je m'adonne à la fouille psychologique d'insolites, que j'expose dans mes articles de blog et sur ma page Facebook. Psychologue, Hypnothérapeute et ex-chercheur en neurosciences comportementales, je dispense mes conseils et astuces pour mieux vivre votre quotidien.