Wikipédia-mon-ami rapporte que Edward O. Wilson, biologiste, est l’un des premiers à proposer en 1984, l’idée que les Hommes ont une tendance innée à s’intégrer au monde naturel. Il introduit alors, « l’hypothèse de bibliophilie » ; l’Homme serait spontanément attiré par la nature et aurait besoin d’être en lien avec elle. D’ailleurs, pendant des millions d’années, l’espèce humaine a évolué dans des environnements naturels, auxquels elle s’est adaptée.

Au cours des dernières décennies, plusieurs études ont montré en effet, que les expériences en lien avec la nature sont bénéfiques pour la santé et le bien-être.

Un petit retour au mode de vie de nos ancêtres ?

Plus spécifiquement, le contact avec la nature a des avantages sur la santé mentale, il entraîne une réduction du stress (Ulrich, 1999), contribue à améliorer l’attention (Kaplan et Kaplan, 1984), a un effet positif sur la restauration de la fatigue mentale (van den Berg, Hartig, Staats, 2007).
En plus, le contact avec la nature semble avoir un effet positif direct sur la santé physique ( Pretty et al., 2006), avec pour conséquence, un accroissement de la longévité (Takano, 2002).
D’ailleurs, les personnes vivant en contact avec la nature estiment qu’elles ont un état de santé général de bonne qualité comparativement à celles vivant en milieu urbain (De Vries, 2003).
A titre personnel, autant vous dire (et je crois que vous l’avez tous compris), qu’après l’épisode du long confinement au milieu du béton parisien, je revis de retrouver, les cascades, les lacs, les fleurs et les paysages des forêts en montagne qui s’étendent à perte de vue!

Mais a-t-on vraiment besoin de vivre près de ces environnements naturels privilégiés pour profiter des bienfaits de la nature ?

En fait, ces conséquences positives sur le bien-être sont observables lorsqu’on est en lien avec la nature qu’on soit en relation avec un environnement naturel sauvage mais aussi avec les parcs de quartier, les jardins et même avec la présence d’un aménagement naturel autour des résidences a des effets bénéfiques.
Je parlais plus haut du vécu du confinement à Paris, mais il faut admettre qu’au-delà de cette situation particulière, nous vivons davantage en intérieur qu’en pleine nature, nos lieux de vie contiennent peu de vert, et particulièrement nos espaces de travail.

Alors, on peut se demander si la présence de plantes en intérieur a aussi une portée positive sur la santé?

Si une forêt tout entière a un impact sur notre bien-être, quelques plantes vertes à la maison ou au travail pourraient-elles suffire ?

Les travaux de Tina Bringslimark et al., (2008), nous donnent des éléments de réponse : Les chercheurs ont mené une étude auprès de 385 employés de bureau. Les résultats ont montré que plus leur environnement de travail comprenait des plantes, plus ils avaient le sentiment d’être productifs et moins il y avait d’arrêt maladie !
Il semble aussi que les plantes en intérieur stimulent la créativité et améliorent l’humeur.

En 2004, Seiji Shibata et Naoto Suzuki ont réalisé une étude pour étudier l’effet d’une plante d’intérieur sur la performance des tâches et sur l’humeur.
Trois types de salle ont été aménagés :

  • une pièce avec une plante verte,
  • une pièce comprenant un porte-revues avec des magazines placés devant les participants,
  • et une pièce sans aucun de ces objets.

Les expérimentateurs ont présenté des mots aux participants. Ces derniers devaient associer jusqu’à 30 mots « qui allaient bien » avec chacun des mots présentés (tâche d’association).

Les résultats montrent que les performances des participants sont supérieures lorsque ces derniers sont testés dans la pièce comprenant la plante verte par rapport aux deux autres pièces.
Un questionnaire qualitatif complète l’étude, et a permis d’évaluer que les participants étaient de meilleure humeur dans les pièces comprenant une plante ou un porte-revues par rapport à la pièce sans aucun objet.

Ces observations vont dans le sens de l’initiative de la banque hollandaise ING, basée à Amsterdam. Les responsables avaient décidé en 1978 de repenser le siège social à l’occasion d’un déménagement en intégrant au maximum la lumière naturelle et de très nombreux éléments végétaux. L’entreprise a vu son taux d’absentéisme chuter de 15 % après le réaménagement de ses bureaux. Elle est même devenue l’une des banques les plus populaires aux Pays-Bas!
On comprend bien maintenant la tendance depuis quelques années à la décoration intérieure avec de la végétation.
Je pense aux jardins verticaux par exemple, ces murs et tableaux végétaux qui nous ravissent, bien qu’artificiellement aménagés contribuent vraisemblablement à faire régner une ambiance plus sereine dans nos intérieurs.

Alors, que préférez-vous amoureux du vivant ? Vous intégrer à la nature, intégrer la nature à vos intérieurs, ou bien peut être les deux ?
Une petite combinaison entre balades régulières en forêt et design biophilique à la maison semble être un bien joli compromis non ?

A propos de Roseline Bueder

Entre deux consultations, je m'adonne à la fouille psychologique d'insolites, que j'expose dans mes articles de blog et sur ma page Facebook. Psychologue, Hypnothérapeute et ex-chercheur en neurosciences comportementales, je dispense mes conseils et astuces pour mieux vivre votre quotidien.